Je n’en ai pas la certitude mais à ma connaissance, ce livre n’existe pas. Pourquoi figure-t-il dans ma bibliographie, alors ? Bonne question ! Merci de me l’avoir posée. Je m’explique :
La rédaction de ce guide m’a bien occupé entre 1989 et 1990. A mon retour de Colombie, j’avais décidé de consacrer mon temps au bénévolat dans des ONG françaises. Après quelques semaines de tâtonnement dans mon travail pour Terre des Hommes, j’avais proposé de mettre ma fibre pédagogique au service d’une idée qui avait du sens pour moi et pour les militants de TDH. Jusqu’alors, aucun support pédagogique n’avait été produit de sorte qu’il apporte une aide pratique à ceux qui voulaient sensibiliser nos concitoyens aux problématiques de développement international. Les membres des diverses associations humanitaires disposaient ça et là de quelques outils pédagogiques, mais aucun document ne permettait de les réunir et les répertorier pour en tirer le meilleur parti. Certaines associations avaient au mieux leur propre catalogue listant les outils qu’ils avaient créés eux-mêmes. Le trop naturel cloisonnement des groupes n’avait pas permis un maillage suffisant pour que chacun profite du travail de chacun. L’idée était plaisante. J’avais donc proposé de m’atteler à cette noble tâche. Les militants déjà impliqués dans l’éducation au développement m’apportèrent leur aide et leur expérience. Je sillonnai un petit bout de la Francophonie européenne pour rassembler les fruits de quelques années de pratiques isolées et participer ainsi à tisser un réseau d’éveilleurs de conscience planétaire. Le « Guide pratique de l’Éducation au Développement » était structuré en deux parties. La première était une aide pédagogique et méthodologique pour organiser les animations ; la seconde un catalogue exhaustif d’outils pédagogiques.
Après environ neuf mois de travail, l'écrit était prêt sur le fond. Mais à l’époque, j’ignorais tout de l’informatique donc mon texte était totalement manuscrit. Il était convenu que le secrétariat saisirait ma prose afin de la publier et la mettre à la disposition des militants des associations. Mais ce n’est pas ce qu’il advint. Des problèmes d’organisation interne au siège (dont le congé maternité du chef de service qui devait coordonner mon travail) ont fait qu’on ne consacra pas de temps à cela. Je n’eus d’autant moins le talent de défendre cette cause-là, que je n’étais plus à Paris quand mon travail de rédaction prit fin. J’estimais avoir fait ma part du travail. Je pensais que le relais devait être pris par d’autres comme il en avait été question. Bref, tous ces mois de travail n’aboutirent qu’à une sommaire conclusion : me responsabiliser davantage dans mes projets et moins compter sur les autres.
D’année en année, je passais mollement, de temps en temps, un coup de fil au siège pour savoir si quelqu’un avait exploité ma production. Mais rien ne se passa, vraisemblablement. Gâchis ? J’ai l’orgueil de le penser. C’était ma première expérience d’écriture. Je ne crois avoir reproduit cette erreur plus tard…

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