Je fus

Présentation

Le passé, vaste sujet…
Un prétexte pour subir ? Un tremplin pour agir ?
Mais que connaissons-nous de nos passés ? Quelques souvenirs, des bribes subjectivées et fatalement déformées. Des fragments de mémoire vague s’échouant sur la plage de notre conscience au bout d’un océan d’événements oubliés. Parfois des images d’une clarté éblouissante qui font un bien fou ou un mal qui rend fou.

Je crois bien que la nostalgie est un sentiment que je ne connais pas. Pas assez de bonheurs perdus peut-être… Tant mieux ? Tant pis ? A moins que j’aie oublié, refoulé des instants précieux pour échapper au regret. En fait, je n’ai pas besoin de chercher longtemps pour trouver dans mon album cérébral des moments magnifiques, des trips exaltants, même quelques périodes de bonheur. Je ne ressens pourtant en rien l’envie de m’appesantir ou m’abîmer dans ce passé révolu. Je n’ai pas l’âme d’un vieux combattant. Pourtant, je me suis bien battu. Mais ni mes victoires ni mes défaites ne me tirent en arrière. Je crois bien que je préfère l’après à l’avant. Il est vrai que plus je vieillis et mieux je vis. Ceci explique pas mal cela.

Avant, c’était mieux ? Je n’ai jamais pensé ni dit une chose pareille. Je conçois mal qu’elle puisse me venir à l’esprit ou à la bouche. Malgré les dangers qui nous guettent à l’aube de cet inquiétant et passionnant 3ème millénaire, mon regard est résolument tourné vers l’avenir. Pour autant, tourner le dos au passé est plus qu’handicapant pour qui veut aller de l’avant. Quel étrange mot !... AVANT fait le grand écart entre le passé et le futur. Comme pour nous inviter à les combiner harmonieusement, les avants d’avant et d’après proposent de construire des lendemains meilleurs parce que nourris de la conscience des erreurs et des succès d’hier.

Connais-toi toi-même ! Je ne me lasse pas de citer Socrate. Mais comment me connaître moi-même sans explorer mon passé et ses réminiscences dans mon présent ? Bien sûr, il faut creuser. Pas seulement pour des raisons thérapeutiques mais aussi plus simplement pour aller puiser de la force, pour prendre de l’élan puisque aujourd’hui et demain ne sont rien sans l’énergie d’hier. On reproche parfois au passé de pomper de l’énergie, de l’entraver. Certes, il y a des événements qui cristallisent et bloquent le flux. Mais ce flux est un patrimoine puissant. Un peu vieillot, il nous appartient de le dépoussiérer mais c’est une force qu’il faut apprendre à canaliser comme un torrent impétueux qui peut tout fertiliser ou tout dévaster.

Voici avec impudeur, quelques bouts de mon passé. Puisse-t-il aussi donner de l’élan à d’autres que moi ! Sinon, pourquoi l’étaler sur la place du village planétaire…
- Pour te la péter, prétentieux !
- Ah oui tiens, je n’y avais pas pensé
- Mauffy !
- Grrrrrr