Présentation

Le premier mot qui me vient en pensant à Christel, c’est « complicité ». Je ne connais pourtant cette grande complice que depuis 2005. Tous deux gourmets de mots, notre passion pour le langage fut l’un des premiers ferments de notre relation. Christel Cerruti manie les mots avec talent. Entre le français et l’anglais, sa langue balance. Un peu comme si elle se roulait des pelles dans le tunnel sous la Manche, Christel est very bilingue.
Par goût et par profession, elle jongle entre les deux langues. De là à dire quel est son métier, il y a un pas difficile à franchir. Pourquoi ? Parce que comme tous les êtres riches et éclectiques, il lui est difficile de s’investir à fond dans un domaine au détriment des autres. Chris aime la variété et le changement. Difficile alors de trancher, de choisir entre enseignante, formatrice, traductrice, poétesse et d’autres possibilités d’exercer ses talents. Reste cependant que Christel n'a pas renoncé facilement à  être une pédagogue inventive et appréciée. Elle savait se faire aimer de ses élèves. Créative aussi en pédagogie, Christel n’hésitait pas à concevoir et réaliser des jeux éducatifs qui donnent envie d’apprendre car elle sait bien que le ludisme est un précieux moteur d’apprentissage. Christel est joueuse. Ça aussi, ça nous rapproche.
Puis, en 2007 elle s'est lancée dans une audacieuse reconversion après une brillante année d'étude en "Info Com" à l'IMUS, Université de Savoie. Tout me laisse penser qu'elle va donner sa pleine mesure dans ce nouveau métier de chargée de communication.

Christel crée par goût, par nécessité parfois. Poétesse et romancière, elle s’est aussi lancée avec moi dans un projet de scénario. Bien que ce projet télévisuel n’ait pas abouti, nous nous sommes découvert un plaisir évident dans cet exercice de style inattendu. De temps en temps, nous collaborons sur des projets ponctuels.

On bosse parfois ensemble, c'est vrai. Mais en fait, avec Christel on rigole beaucoup. On dit plein de bêtises, on fait des blagues à deux balles. En présence de ses deux adorables enfants, j’essaie de me tenir un peu pour qu’ils ne reproduisent pas les bêtises que je fais. Je n’y parviens pas toujours très bien, le délire l’emportant sans conséquence fâcheuse. Je vole parfois à Carla, Esteban et leur maman quelques moments de bonheur familial. Pendant ces petits bouts de temps, tel un coucou usurpateur, je guette un nid qui n’est pas le mien.
Comme beaucoup de mères divorcées, Christel élève courageusement sa couvée. Avec une complice ambiguïté, je joue un peu au père que je ne suis pas. Christel et moi, on n’a pas toujours très bien su ce qu’on était l’un pour l’autre. Ce fut assez dérangeant, déstabilisant même, pendant quelque temps… le temps qu’on invente une relation qui ne porte pas d’étiquette connue. Malgré notre commune passion pour les mots, nous avons peu à peu renoncé à nommer notre lien atypique. Simplement, pour raviver nos sentiments originaux, il nous arrive de nous écrire un très vivant « I live you ».

PS : Oups, j’allais oublier l’essentiel… Christel a la même fascination pour les clavicules que moi pour la peau de coude (bras tendu).

Poèmes

Désir

photo Serge Forcet

Nos silences glissent sur ma peau
Ravivent tous les frissons

 Ton absence enfle  mes désirs
Renvoie mon corps à nos passions

 Je m’offre à ce souffle de toi
Cette ombre de caresse
Brûlante sur ma peau offerte





Rauque
 

Le piège s’est refermé sur elle.
Un bruit sec et sourd sur la créature
Tapie dans la froide obscurité de ce bois.
Tel un spectateur, elle  assiste…
Observe cet objet de souffrance
Mordre dans sa chair.

Etonnée, engourdie par le froid
Qui tout à coup la saisit,
Elle s’est vue.., là…, meurtrie..
Et n’a pas tout de suite senti la brûlure.

Enfin, elle a poussé un cri.

Sans fin
Puissant
profond

Un râle
rauque
sombre.

  Stupéfaite par tant de douleur,
Pétrifiée par ce lancinant tourment
Elle n’ose plus le moindre mouvement.

Le sel de ses larmes ravive le feu,
Le sang coulant dans ses veines
Porte en lui les affres de la blessure.

Délicatement son corps se dérobe
Son cœur enfle de tant de néant.
Un cri étouffé au creux  sa gorge
Le tremblement de tout son être
suspendu dans ce froid

Et le silence 

 La nuit qui l’entoure
Se fond sous ses paupières
Le froid de ce bois
L’engourdit toute entière
Les ombres de ce froid
S’immiscent dans ses plaies
La nuit emplie d’ombres
La couche sur le sol.

Enfin elle se livre à la nuit
Attendant qu’une aube la délivre





Taire les désirs

photo Serge Forcet

Scénario

Co-écrit avec Hervé Magnin pour Human Prod

Ce beau et généreux projet de série télévisée, Christel et moi nous en sommes exclus en juillet 2006. Notre épisode pilote de 26 minutes (non achevé) a été jugé excellent mais trop subtil par les dirigeants de Human Prod. Nous leur souhaitons le succès avec d’autres scénaristes moins subtils que nous.
Le projet n’ayant pas encore abouti à ce jour, je ne me sens pas autorisé à communiquer publiquement la trame et le titre de la série. Voici seulement pour se faire une idée de notre travail, l’épisode sur lequel nous nous sommes tant amusés Christel et moi.

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Episode pilote :"Remplacer le besoin par l'envie" :télécharger au format pdf

Contact

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