L'enfance

 

Je suis né dans les sixties

Extrait :

… /…Je suis né dans ce qu’au 20ème siècle, on a appelé les sixties. A quelques mètres de l’Université de Vincennes, bien au chaud dans le nid douillet que mon père avait aménagé pour nous sous les combles de ce vieil immeuble de la rue Victor Basch, je n’avais pas la moindre idée de la révolution qui se tramait aux portes de chez nous. J’étais proche de fêter mes 5 ans en mai 1968…/… lire le texte complet

 

Le temps des colonies

Extrait :

… /…Le paradis promis par maman en 1969 était encore au service des enfants quarante ans plus tard. Le château de Chaligny était toujours la plaque tournante de ce domaine trop grand pour l’enfant timide et craintif que j’étais à 6 ans. Ce souvenir presque centenaire a ceci de paradoxal que j’avais envoyé à mes parents une lettre qui se voulait étrangement fidèle à leur « promesse ». Ils en ont eux-mêmes longtemps gardé le souvenir. Que c’est étrange de penser que j’avais écrit (ou plus probablement fait écrire par un adulte) quelque chose qui ressemble à ceci : « C’est tellement si merveilleux ici que si un jour je l’oublira, Dieu me le rerappellererait. »

Je ne sais pas si Dieu a joué un rôle dans ce rappel séculaire. Mes parents s’en sont rappelés tous les deux. Moi, je me le suis rerappellerelé jusqu’au 6 juin 2063. Ce rerappellage m’émeut encore aujourd’hui. Pourtant, quand j’ai écrit (ou fait écrire) cette lettre, je souffrais d’un énorme manque que j’ai tu. Pourquoi ? Pour leur faire plaisir ? Peut-être. Pour coller à leurs paroles rassurantes et au rêve que j’avais fait avant de partir ? Pour paraître si précocement plus fort que j’étais ?.../… lire le texte complet


Les camps d’ado

Extrait :
… /… Les copains toisaient, les copines incitaient à la prudence. My Anh me regardait inquiète et admirative. Cette craquante petite asiatique m’avait irrésistiblement plu dès le premier regard six mois plus tôt dans un camp de ski. Il ne s’était rien passé à Noël mais nous n’en resterions pas là cet été.
Je sautai. Pas My Anh, le pont. Xavier aussi. Non, je ne sautai pas Xavier non plus, Xavier sauta du pont. Pas de lézard, ça passe ! Et puisque ça passe en sautant, alors on tente le plongeon. Et va pour le saut de l’ange ! Là, c’était moins drôle car j’avais dû cambrer les reins pour redresser rapidement la trajectoire et éviter les pierres au fond. Je me suis donc fait un peu mal aux reins mais qu’importait, j’étais un héros. Pourtant, je ne fanfaronnai pas devant les gros caïds qui s’étaient dégonflés. Je ne briguais pas leur place. Je pense qu’ils l’apprécièrent aussi. Je n’étais pas un leader et ne souhaitais pas le devenir. Je voulais être respecté et aimé. Et ce genre de bravade était assez efficace pour cela…/… lire le texte complet


Footue lucarne

Extrait :
… /…Dans mon milieu familier, je me sentais petit et étriqué, sans envergure. Quel contraste entre l’adolescent réservé, complexé et taciturne de banlieue, et l’audacieux et souriant vacancier ! Chez moi, je sentais comme une chape qui s’envolait dans les camps d’ados. Elle me retombait sur les épaules dès mon retour, là où s’incarnaient mes habitudes. On comprend mieux pourquoi j’ai eu besoin de partir très loin de chez moi à 22 ans.

J’ai un contre-exemple de ma grisaille banlieusarde, je n’en vois pas des tonnes. J’avais 17 ans, je crois. Je jouais au foot dans le club d’Évry. Je n’étais pas un joueur très brillant. Un bon milieu de terrain qui tenait sa place de titulaire dans l’équipe 1 juniors. Ma gourmandise de joueur et ma bonne condition physique m’avaient amené à être sollicité par l’équipe du samedi qui jouait en corpo dans des matchs de brutes. Ça bastonnait souvent et la violence me faisait peur. Mais je jouais quand même assez souvent le samedi avec les adultes et le dimanche avec les jeunes de mon âge.
Un samedi, Papa était là. Nanou et Pascale aussi. Jamais personne n’était venu me voir jouer au foot, et ce jour-là j’avais trois supporters…/… lire le texte complet

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